De Tounens à Monfreid – du parcours héroïque

Ce qui signe ces personnages hors normes que sont Antoine de Tounens et Henry de Monfreid et et les rapprochent par delà la diversité du parcours de leur prodigieuse existence, ce sont, d’abord leur ténacité constante face à l’adversité, et leur volonté inébranlable à suivre le sillon qu’ils se sont tracés.

La quête est menée pour elle-même, sa détermination est construite pour elle-même, indifférente à l’opinion des puissants, dans son type héroïque et autosuffisant.

Une autre similitude qui rapproche ces deux personnalités d’essence pure est le mépris des pouvoirs, des autorités, avec lesquelles il convient, par nécessité de composer, qu’ils utiliseront à leur profit sans s’opposer à elles sinon par l’esprit.

Fatalisme, au fond, chez Tounens, devant ces autorités administratives fermées… incontournables mais qu’il convient d’ignorer, et ce sentiment est induit par ses propres évolutions chez Tounens quand il est constituant profond chez Monfreid.

Leur confrontation, non désirée, avec l’aventure n’a été dictée que par leur quête. Chacun l’a atteinte, bien qu’imparfaitement. Pour Antoine, établir un royaume, pour Henry, découvrir des cultures que l’occidental n’approchait pas et réussir quelques entreprises. Et l’un et l’autre ont vu leur conquête s’évaporer entre leurs mains.

Henry de Monfreid n’a pu qu’être ébloui dans le témoignage, alors rare, offert par Antoine, pour l’appel du lointain, pour un horizon d’idéal encore plus lointain car mythique et total. Eux-mêmes ils sont devenus leur œuvre, et ils sont l’œuvre !

 



 

Consuelo de St-Ex

 

Il nous revient une musique lointaine, comme d’une époque surannée, au premier songe, celle des années 30…

Elle brisse, cette époque, et elle s’anime vite à notre imagination. Car elle n’est pas figée. Combien est-elle riche, en ce temps d’aventures encore lointaines qui peuplent les rêves, quand elles sont encore possibles.

La traduction en Langue Mapuche du Petit Prince n’est pas le seul lien qui unit Saint-Ex à l’Araucanie !

C’est le temps incroyable de l’Aéropostale. Saint-Ex débute en Argentine. C’est au cours de sa vie d’Amérique qu’il liera son destin à sa rose, qui a pour nom Consuelo.

Nombreux sont les liens, éloignés, parfois ténus, mais nombreux qui unissent comme des roses du lointain, les rêves de deux continents, et notre royaume qui a déjà tracé dans le firmament des possibles son étoile bien nette. Cette époque a du cran. Et sa mémoire n’a pas failli. Les pionniers, et leurs parfois tumultueuses aventures, comme celle d’Orélie Antoine sont toujours à l’esprit de ceux qui ont abordé le nouveau siècle.

Quelque-unes de ces roses se relient à Philippe Orllie. L’Académie d’Araucanie entamera prochainement une rétrospective des liens qui unissent Europe et Amérique Latine, en particulier Chili et Argentine.

 

Consuelo par Man Ray, 1937.