De Tounens à Monfreid – du parcours héroïque

Ce qui signe ces personnages hors normes que sont Antoine de Tounens et Henry de Monfreid et et les rapprochent par delà la diversité du parcours de leur prodigieuse existence, ce sont, d’abord leur ténacité constante face à l’adversité, et leur volonté inébranlable à suivre le sillon qu’ils se sont tracés.

La quête est menée pour elle-même, sa détermination est construite pour elle-même, indifférente à l’opinion des puissants, dans son type héroïque et autosuffisant.

Une autre similitude qui rapproche ces deux personnalités d’essence pure est le mépris des pouvoirs, des autorités, avec lesquelles il convient, par nécessité de composer, qu’ils utiliseront à leur profit sans s’opposer à elles sinon par l’esprit.

Fatalisme, au fond, chez Tounens, devant ces autorités administratives fermées… incontournables mais qu’il convient d’ignorer, et ce sentiment est induit par ses propres évolutions chez Tounens quand il est constituant profond chez Monfreid.

Leur confrontation, non désirée, avec l’aventure n’a été dictée que par leur quête. Chacun l’a atteinte, bien qu’imparfaitement. Pour Antoine, établir un royaume, pour Henry, découvrir des cultures que l’occidental n’approchait pas et réussir quelques entreprises. Et l’un et l’autre ont vu leur conquête s’évaporer entre leurs mains.

Henry de Monfreid n’a pu qu’être ébloui dans le témoignage, alors rare, offert par Antoine, pour l’appel du lointain, pour un horizon d’idéal encore plus lointain car mythique et total. Eux-mêmes ils sont devenus leur œuvre, et ils sont l’œuvre !